vers les étoiles


Ce que nous devons voir, sous un aspect général, c'est, parmi les milliards de planètes qui doivent graviter autour des innombrables soleils de l'espace, des millions de mondes habités, des légions d'êtres inconnus enfantés par les forces de la nature, absolument différents de tout ce qui existe sur notre planète.

Camille Flammarion
Les terres du ciel (1884)


Par la fenêtre

Par la fenêtre, un décor familier
Une pelouse, la N118, un châtaigner
Par la fenêtre le temps se pose
Le disque du quotidien sur pause
Sans me calculer des oiseaux parlent
Je crois qu’ils disent qu’ils aiment le Népal
Par la fenêtre quelqu'un a peint le ciel en blanc
Pour nos amis Soleil, Lune, il se veut accueillant
Par la fenêtre plus loin encore
Dans les profondeurs glaciales du Centaure
Nébuleuses sages, sombres ou lumineuses
Étoiles par milliards brûlent silencieuses
Par la fenêtre mille mille galaxies dansent
Monstres magnifiques les bras immenses
Nourrissent d'énergie autant de mondes étranges
En leur sein surement nombre de peuples et d’anges
Depuis la fenêtre de mon quotidien
Notre jardin céleste me tend la main
Mais pour l’atteindre depuis ma conscience humaine
Le voyage est abyssal, la destination trop lointaine
Je rêve un jour de m’en approcher et le temps d’un éclair
Sentir battre le cœur de notre maison Univers

Par la porte du bureau passe un sourire féminin
Instant magique du quotidien
Le disque repart, j’aime ce refrain
Petit terrien, le cœur léger, je redeviens

C’est pas le tout, sur la planche il y a du pain
La sieste ça sera donc pour quatorze heure vingt

Gentilly, mercredi 11 avril 2018



Les humains vivent sur la planète Terre comme des gens vivraient dans une maison fermée d'où ils ne sont jamais sortis, où chaque fenêtre vue de l'intérieur serait perçue comme un tableau abstrait. Impossible pour eux d'imaginer l'immensité de l'extérieur.

Saint-Jacut de la Mer, 11 août 2020


Nuit étoilée

La Voie Lactée me fascine. C'est dommage que le Soleil ne soit pas plus excentré par rapport au plan de la galaxie. Le spectacle serait alors somptueux, pouvoir contempler le disque de notre spirale, ses bras, son bulbe. Pour moi, cela demande un effort mental conséquent pour imaginer notre univers-île dans son intégralité. C'est un peu comme si j’étais une fourmi au pied de la Tour Eiffel.

Saint-Jacut de la Mer, mercredi 23 août 2017


Pensées pour mon frère

Tu sais à quel point j'aimerais savoir si on est seul ou pas dans le cosmos. Après lecture du hors-série Ciel & Espace “Terres habitables” de ce mois-ci (que je te conseille), je me suis livré à un petit jeu. D'abord la Voie Lactée. Elle compterait au minimum 100 milliards d'étoiles. A la lumière des récentes découvertes, la plupart de ces soleils abriteraient nombre de planètes toutes aussi exotiques les unes que les autres.

100 milliards = 100 x 1000 x 1 million

Imaginons un grain de sable d'1mm par étoile. Imaginons donc une bande de sable, dans le cas de notre galaxie cela équivaut si mes calculs sont validés par la Nasa à une bande d'1 km de long sur 1 m de large et de 10 cm d'épaisseurs. Des soleils collés et empilés les uns aux autres pour visualiser leur population.

Imaginons qu'une étoile abritant une forme de vie soit matérialisée par une "pépite" d'argent et une forme de vie consciente par une pépite d'or.

Cela veut dire que l'on trouvera une pépite d'or, disons à 126 m du début de la bande et 2,1 cm de profondeur. Yes c'est le soleil ! Combien d'autres pépites ? Peut-être 0 ?

Mon intuition me pousse à penser qu'il faut un grand nombre de combinaisons de paramètres pour former des pépites. Sur le km de sable je pense que l'on peut en ramasser tout de même l'équivalent d'1 verre. Parmis elles surement quelques pépites d'or.

Mais bon pourquoi pas seulement la nôtre après tout... On est tellement exceptionnel !

Considérons maintenant l'univers observable et d'après les estimations celui-ci compterait au moins... 100 milliards de galaxies.

Il suffit donc de condenser notre bande de sable dans par exemple un diamant d'1 mm pour former une rivière de pierres précieuses d'1 km de long sur 1 m de large avec 10 cm d'épaisseur... Où chaque diamant contient une galaxie donc.

Là, ce serait bien le diable si on ne trouve pas une seule autre pépite parmis tout ces diamants.

Aujourd'hui, à 44 ans bien tassés, j'ai l'intime conviction que nous sommes pas seul dans l'univers, pas seulement par désir, mais par simple bon sens. Le contraire me semble déraisonnablement prétentieux.

Mais bon affaire à suivre mais j'ai peur que la question ne soit pas tranchée à l'aube de mes derniers battements de coeur.

Par contre, j'aurais une réclamation à faire. Si tu peux dire à celui qui a configuré notre univers, que la masse du proton, OK, mais la limitation de vitesse à 300000 km/s, c'est franchement pas cool. Quand je pense que dans d'autres univers ils peuvent se mouvoir à toute allure ça me fout les boules.

Pour la peine je me reprends un Ricard.

Saint-Jacut de la Mer, lundi 21 août 2017

Expansion

A plus de 60 millions d'années-lumière de la Terre, la galaxie spirale NGC 4414 L’expansion de l’univers est une théorie physique confirmée par les observations.
Les galaxies, ces univers-îles, s’éloignent les unes des autres.
Ce qui est fascinant dans l’histoire, ce n’est pas le fait qu’elles se déplacent.
En fait, elles restent fixes.
Mais c’est l’espace lui-même qui se dilate.
Ce n’est pas le contenu qui bouge mais le contenant qui grossit.
Étrange.
L’univers est en expansion.
Les distances entre chaque point de l’espace augmentent et ce depuis 13 milliards d’années.
L’univers n’est pas une simple salle de spectacle où des acteurs célestes se meuvent.
L’univers bouge, l’univers grandit, l’univers vit.


La Lune depuis Malakoff - 8 octobre 2003

Regardez

Regardez l’univers et ses habitants aux formes étranges, tourbillons de lumière voguant dans les profondeurs cosmiques.
Regardez, regardez bien là-bas, tout près d’Andromède, cette galaxie déployant les bras comme pour nous accueillir.

Ne soyez pas timide, approchez.

Des milliers de milliers de petits diamants scintillent et s’enroulent lentement autour de son cœur. C’est elle, vous en êtes sûr, c’est la Voie Lactée. Vous lui avouez que vous la trouvez belle. Elle vous répond dans la langue universelle par un silence infini. Dessin de Tucciarone

Ne soyez pas triste, regardez, regardez là-bas, quelque part dans cette poussière d’étoiles vie le Soleil. Majestueux, il protège la Terre de sa chaleur bienveillante.

Notre planète bleue est là sous vos yeux, elle tourne, et par delà les montagnes et les océans, un train fou s’enfonce dans les profondeurs de la capitale.

Une jeune femme assise près de la fenêtre pose ses yeux clairs sur le siège vide d’en face. Son petit décolleté blanc laisse entrevoir une peau douce et délicate, sensuelle et envoûtante. Doucement, vous lui dites que vous la trouvez belle. Elle se retourne un peu effrayée, puis tendrement amusée.

De la Terre, un sourire, s’envole, traverse la Voie Lactée pour rejoindre le cœur d’un petit homme égaré.


Je me suis arrêté au soleil, là où le fleuve fredonne et j’ai écouté ta présence. 
Je suis assis au bord de l’eau, sur une planète en équilibre au fond de l’espace, chauffée par une étoile qui nous a offert la vie, un soleil parmi les centaines de milliards que comptent notre galaxie.
La Voie Lactée, je la vois tournoyer dans le courant glacial de l’expansion universelle. 
Toi, tu as franchi la porte des étoiles.
Quand je m’évade sur les routes toutes droites de campagne, j’imagine la voiture comme une navette spatiale.
J’accélère jusqu’à ce qu’elle s’allège, s’arrache du sol.
Je m’envole au dessus de la forêt, des lacs, de notre passé, de l’océan.
Je quitte la Terre et m’enfonce dans l’espace.
Je pars à ta recherche.

Eclipse de Lune depuis Malakoff - 9 novembre 2003 - 2 h 14

Une vie comme une goutte qui tombe du nuage
La mort quand elle s'écrase
L'au-delà quand toutes se retrouvent,
se mêlent et nourrissent l'océan
Le miracle quand la lumière guide vers le ciel
pour qu'une pluie de nouvelles vies se prépare à tomber


Ballet céleste


Dans un bar de Malakoff

Hier soir, je discutais avec Ix-88-st un extra-terrestre, de la galaxie M31 je crois.
C'était dans un troquet de Malakoff, près de Paris.

Un dimanche soir, un peu perdu, je trouvais auprès de cette créature une source de réconfort.
D'autant que c'est la première fois que je rencontre un extra-terrestre.

On a bavardé un bon moment, surtout lui d’ailleurs. Ou elle. J’ai cru comprendre que son espèce ne se reproduisait pas sexuellement, du moins pas au sens terrien du terme.

Ce qui m’a frappé, c’est sa façon d’évoquer les dissensions entre les principaux acteurs inter galactiques. Le contexte de crise n’est apparemment pas spécifique à notre monde. J’étais loin d’imaginer les enjeux entre le partage du savoir des espèces évoluées. Par « évolué » mon ami entend la maîtrise des déplacements extra-stellaires. Je lui expliquais que l’on n’en était pas encore là, si ce n’est quelques excursions sur notre lune.

Ix-88-st me raconta la concurrence entre les grandes bibliothèques, qui au lieu d’unir leurs connaissances pour former une banque de savoir universelle, restreignaient les sources aux espèces jugées aptes.

Il m’expliqua comment son espèce, les Ixis, déployait une campagne d’information à travers les galaxies du groupe local de la Vierge, et comment, il se retrouvait aujourd’hui face à moi pour m’alerter de la situation.

Je lui demandais pourquoi ils avaient jugé bon de prévenir les humains, espèce encore très jeune au regard de la diversité des communautés spatiales.

C’est un heureux hasard, me dit-il. Le trou noir à bord duquel je parcourais la Voie Lactée s’est évaporé à proximité de l’étoile Soleil, ce qui m’a permis de me balader dans le système solaire. Une petite planète toute bleue fut une bonne occasion de faire une escale.

Ce qui m’intriguait, c’était comment un demi décimètre cube de liquide pouvait voyager ainsi dans l’espace.

Le liquide jaune et gazeux que vous voyez devant vous, ce n’est pas complètement moi, disons que c’est un habit pratique pour communiquer dans des conditions de pesanteur non nulles. Puis-je me balader dans votre corps, me demanda-t-il ? C’est la première fois que je rencontre un être macro moléculaire.

Ca tombait bien, j’avais encore soif. Et puis, allez, c’est la dernière de la soirée. Je savourais donc cette ultime bière plus intensément que jamais.


Le lit volant

 Le soir, quand le sommeil tarde à me rendre visite, j’en profite pour m’aérer l’esprit du flot d’actualités qui se déverse chaque jour et qui m’incite insidieusement à prendre parti : burqua, identité nationale et autres questions philosophiques que l’on nous assène dans le grand oral de Sarkozy. Alors pour prendre le large, je me détends sur le lit, laisse le poids de mon corps se relâcher, porté par un matelas doux et sécurisant. J’entends la mer. Je l’imagine. Elle est pas loin, 200 km. Je l’imagine. Pourtant elle est là ; si je le désir, je prends la Clio et dans 2 heures je l’entendrai discuter avec les rochers du rivage. Mais je suis toujours bien allongé, regardant le plafond. Je sens que ça tourne, lentement, mais sûrement. Mon corps, le lit, la chambre tournons autour du pôle nord, tranquillement. Nous faisons ¼ de tour toutes les 6 heures. Ca ne se sent pas trop, mais ça tourne. Et puis au pôle nord, ils tournent aussi, lentement, 1 an pour faire le tour de notre étoile. C’est fou en fait les milliers de km que nous parcourons en ce moment, voyage dans l’espace, confortable, sans secousse, juste le jour, la nuit, les saisons, comme témoins. La Terre, minuscule grain de poussière cosmique flottant dans le vide infini, et je suis étendu dessus. Avec un ticket, on a droit à combien, 70, 80, 90 tours de manège stellaire ? Essayons de profiter du voyage.


6 minutes pour voir la taille de l'Univers...